
LE PASTORALISME
Littéralement, le terme « pastoral » signifie « qui appartient aux pasteurs ou aux bergers ». Pour l’Association Française de Pastoralisme (AFP), « le pastoralisme regroupe l’ensemble des activités d’élevage valorisant par un pâturage extensif les ressources fourragères spontanées des espaces naturels, pour assurer tout ou partie de l’alimentation des animaux ».
Dans les élevages pastoraux, les troupeaux pâturent des espaces, souvent difficilement mécanisables, aux végétations variées : des parcours ouverts de pelouses, de landes ou des parcours boisés. Ces espaces sont caractérisés par une grande valeur patrimoniale et environnementale et en pâturant, les troupeaux participent au maintien des milieux, des espèces et à l’entretien des paysages et des territoires.
En France, le pastoralisme est considéré d’intérêt général par le Code Rural (art. L113-1 & L113-2) et comme contribuant à l’identité territoriale.
À Aubais, le pastoralisme existe depuis plusieurs siècles, comme en témoigne Robert Pic dans Le Pays d’Aubais (Lacour, 1992), initialement à travers l’élevage ovin.
« L’élevage de mouton, dont l’origine est très ancienne dans notre région méditerranéenne, fut longtemps une ressource essentielle pour Aubais. Dans ce pays de garrigues dont le climat et la végétation interdisent l’élevage de gros bétail, un troupeau de moutons était bien plus qu’une médiocre compensation. Comme le relevait le subdélégué d’Uzès à la fin de l’Ancien Régime, « il est incontestablement vrai que de tous les animaux domestiques il n’y a pas un seul qui apporte à l’homme un profit plus réel et plus abondant que les bêtes à laine, leur chair, leur lait, leur peau, leur fumier, en un mot tout en est indispensablement utile. »
L’essor ou le déclin de l’élevage ovin à Aubais a été en fonction de l’utilité changeante suivant les époques, qu’il pouvait présenter dans ces trois domaines : l’alimentation humaine, la filature et le tissage de la laine, la fumure des terres. Élevage modeste quand l’emportait le seul facteur alimentaire [XVIe siècle], élevage en pleine expansion lorsque s’ajoutait une forte demande en laine par les artisans [XVIIe siècle], et davantage encore lorsqu’intervenait la volonté d’obtenir de meilleurs rendements agricoles par la fumure des terres [XVIIIe siècle]. »
Aujourd’hui, il existe toujours un éleveur de moutons sur la commune d’Aubais, ainsi qu’une éleveuse de chèvres, plus adaptées aux milieux boisés.
Dans le cadre du projet « Contre les incendies : la forêt d’Aubais en commun », le pastoralisme permet d’ouvrir les bois pour faciliter l’organisation des chantiers participatifs et d’entretenir les travaux réalisés, en commençant par le secteur nord-ouest de la commune, plus vulnérable au risque d’incendie et actuellement pâturé par les chèvres.