
LA FORÊT
Originellement peuplée de feuillus, de chênes verts et de conifères, la forêt méditerranéenne a progressivement pris la forme de maquis et garrigues sous le coup des activités humaines et des feux successifs au cours des derniers siècles.
Aujourd’hui, avec la déprise agricole, les peuplements d’arbres se développent à nouveau et constituent des atouts pour lutter contre les effets du changement climatique et l’érosion de la biodiversité, à condition qu’ils soient entretenus pour prévenir les incendies.
UN ATOUT FACE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
D’après Météo France, Aubais figure parmi les 40% des territoires où la température augmentera le plus en France métropolitaine en 2050, avec notamment deux à huit fois plus de jours extrêmement chauds (au-dessus de 35°C), pour atteindre un climat similaire à celui de l’Andalousie aujourd’hui[1]. Cette augmentation des températures est d’ores et déjà responsable de la hausse du risque incendie, qui pourra être considéré comme « sévère » pendant pas moins de 80 jours par an, faisant du Gard l’un des départements les plus touchés[2].
Cette augmentation des températures entraînera aussi une réduction des précipitations moyennes sur l’année à l’origine de sécheresses, ainsi que la multiplication des épisodes méditerranéens (communément appelés « épisodes cévenols ») responsables d’inondations récurrentes, provoqués par des contrastes thermiques entre l’air froid venu du cercle polaire et l’air chaud venu d’une mer Méditerranée de plus en plus chaude[3].
Or, par sa capacité à absorber le CO2 responsable de la hausse des températures, à rafraichir l’air grâce à la photosynthèse et à prévenir les risques naturels tels que les inondations ou la désertification en limitant l’érosion des sols, la forêt permet d’atténuer les effets du changement climatique et de maintenir l’habitabilité du territoire sur le temps long. Cependant, en raison du risque d’incendie accru, il est nécessaire de l’entretenir pour augmenter sa résilience face aux feux et éviter qu’elle ne disparaisse à nouveau.
UNE RÉSERVE DE BIODIVERSITÉ
La forêt constitue par ailleurs une formidable réserve de biodiversité, elle aussi menacée : près de 68% des populations de vertébrés ont disparu de la surface de la Terre depuis les années 1970[4]. En France, la forêt méditerranéenne abrite 55% des plantes, 90% des vertébrés et 70% des espèces rares du pays (ONF).
On y retrouve notamment des plantes méditerranéennes (térébinthe, myrte, arbousier, chêne vert, pin d’Alep…), des feuillus (chêne rouvre, érable de Montpellier, micocoulier, ormeaux…), des mammifères (écureuils, blaireaux, renards, chevreuils, lièvres…), des oiseaux endémiques ou migrateurs (huppes fasciées, palombes, pics verts, bécasse des bois, grive, geais, passereaux, mésanges…), des reptiles (couleuvres, lézards, geckos…), ou encore de nombreux insectes.
Ce patrimoine biologique typique de l’aire méditerranéenne est remarquable, tant sur le plan de la richesse en espèces que sur l’unicité et la spécificité des espèces et assemblages d’espèces qu’on y trouve, et ce pour tous les groupes de végétaux et d’animaux (BLONDEL et BONIN, forêt méditerranéenne, 2018). Cette richesse fait de la forêt méditerranéenne le troisième « hotspot » de biodiversité à l’échelle mondiale.
UN ESPACE DE TRAVAIL ET DE LOISIR
Enfin, la forêt est un espace de travail et de loisirs qui bénéficie à de nombreux usagers. Pâturée par des troupeaux depuis des siècles, elle est aussi un lieu de chasse, de cueillette et de bûcheronnage. En grande partie cultivée jusque dans les années 1960, la forêt accueille désormais aussi les promeneurs et les sportifs, venus profiter des bienfaits de la nature.
POUR ALLER PLUS LOIN

- [1] Demain, quel climat sur le pas de ma porte ?, AFP (sur la base des scénarios Météo France), 2023.
- [2] Épisodes méditerranéens, canicule… Ce qui attend l’Occitanie avec le réchauffement climatique, Ouest-France, 12/01/2023.
- [3] Ibid.
- [4] Érosion de la biodiversité : un constat alarmant, Vie-publique.fr, 17/08/2022.